mardi 24 avril 2018

Le Fou et l'Assassin 4 - Le retour de l'assassin - Robin Hobb (2017)


En mars dernier, j'ai vu Robin Hobb au Salon du Livre de Paris. Pour de vrai, et pendant une pleine minute. Ouais, c'est encore difficile à réaliser, mais je me suis trouvée face au cerveau et au coeur qui ont fait naître Fitz, le Fou et tous les autres. Le moment était terriblement émouvant, trop pour que je puisse le raconter dans les détails aujourd'hui. J'espère ne jamais perdre une miette de ce souvenir.


En attendant de voir de quoi il retourne dans ce volume 5 dédicacé, il est nécessaire de faire le point sur le quatrième tome de la série : Le retour de l'assassin. 


"Encore une histoire de canassons ?!"

 Où est-ce qu'on en était ? 

Alors, pour être honnête, j'ai tourné les dernières pages du volume il y a facilement deux mois, donc je vais essayer d'être claire et de ne rien oublier de crucial.

Abeille a disparu, et son père, impuissant, tourne en rond comme une poule autour du seau d'eau dans lequel l'un de ses poussins se noie. Il aimerait partir à sa recherche mais n'a aucune idée de la direction à prendre. Cette fois-ci, ce n'est pas Umbre qui pourra le guider, et pour cause ! Le vieux mentor subit les conséquences physiques et mentales de ses passages trop fréquents à travers les piliers d'Art : il semble n'avoir plus toute sa tête et doit rester alité. Fitz lui-même porte encore des séquelles d'une dernière traversée magique bien périlleuse. 

Même son meilleur ami le Fou se montre peu coopératif car il est animé d'un désir de vengeance qui a tendance à le rendre égoïste. Que son Catalyseur se lance à corps perdu pour délivrer leur fille commune (ouais, longue histoire, cf. les tomes précédents) qui a sûrement été victime d'un enlèvement ne l'arrange pas : pendant ce temps-là, ses agresseurs se promènent toujours dans la nature.

Toujours enfermée avec Évite dans sa cage dorée, Abeille observe les tensions qui opposent la manipulatrice "blanche" Dwalia et le commandant Ellik. Parallèlement, elle prend conscience du dangereux pouvoir que détient Vindeliar, le violeur au visage d'ange capable de modeler à sa convenance la pensée et les souvenirs des malchanceux qui croisent son chemin. Si pour la petite fille, ces querelles d'adultes n'ont encore que peu de sens, Evite a bien compris que leurs désaccords pourraient être des failles à exploiter, si possible rapidement : le secret d'Abeille ne pourra pas être caché éternellement ! Tant que ses ravisseurs la prendront pour un garçon, tout ira bien. Mais après ?

En loup solitaire, Fitz aiguise ses armes ; il compte bien partir seul. Sans le Fou, qui le prendra mal, mais tant pis. Sans Lant, bien que le vieil Umbre peut-être pas si grabataire que ça, en fait ! le lui ait mis dans les pattes. Sans garde rapprochée, en dépit des recommandations de la famille Loinvoyant. Il sauvera Abeille et Evite, s'il est encore temps. S'il découvre qu'elles sont mortes, les malfrats paieront le prix fort. Mais quand, et dans quelle direction ? 

Un pas en avant, deux pas en arrière 


"La meilleure façon que je connaisse d'empêcher mes pensées de tourner en rond, c'est de prendre ma hache et d'essayer de tuer quelqu'un" 

C'est sur ces lignes que s'ouvre le quatrième tome de la série Le Fou et l'Assassin : Robin Hobb nous annonce la couleur ! est-on tenté de penser. Mais les 300 pages suivantes n'auront rien à voir avec cet avant-goût de boucherie. Fitz et ses amis vont énormément tourner en rond, pour ne pas dire stagner aux alentours du château de Castelcerf, parlementer, hésiter, tenter en vain de se mettre d'accord sur la gestion du clan d'art. Les fans de l'univers des Rivages Maudits et des guerres psychologiques y trouveront leur compte, mais tous les autres devront s'accrocher ! Les échanges de bons procédés entre l'Assassin Royal et ses amis, rythmés par des "non, je pars seul", des "mais c'est trop dangereux, il faut absolument que quelqu'un t'accompagne" et des "non mais c'est mon problème, je dois le régler seul, sans mettre en péril la vie d'innocents, après tout j'ai déjà tellement de morts sur la conscience !" ont de quoi agacer. En revanche, la peinture d'un personnage principal qui se sent vieillir et qui fait de son mieux pour s'adapter aux nouvelles contraintes fixées par son corps reste convaincante ! 



Heureusement que la rencontre de Fitz avec le détestable Ellik que nous avions rencontré à la fin des Cités des Anciens tient toutes ses promesses, frisant même le gore, et que les nouveaux personnages dévoilent leur complexité. On deviendrait presque plus curieux de l'évolution de ces as du travestissement que sont devenus Cendre, d'Abeille et le Fou revigoré, que du parcours du héros...

Dessin de Pénélope Bagieu (Culottées 1)
Dans la BD en question, il ne s'agit pas de travestissement mais de femmes barbues.
 Mais ça m'a quand même évoqué Cendre et le Fou.


Désolée par avance pour les imprécisions et oublis que vous pourrez lire dans ce billet ! Une fois n'est pas coutume, j'ai tardé avant de l'écrire. N'hésitez pas à laisser des remarques en commentaire. 

Robin HOBB. Le Fou et l'Assassin 4 - "Le retour de l'Assassin". J'ai Lu, 2017. 510 p. ISBN 978-2-290-14369-8

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