samedi 5 mars 2016

Peindre un perpetuum mobile - Georges Meurant (2013)


Merci à Babelio et aux éditions Kantoken pour l'envoi, dans le cadre de l'opération Masse Critique, de Peindre un perpetuum mobile ; l'ouvrage a été écrit par Georges Meurant et sa publication date de 2013. 

A la réception de ce joli livret comptant une soixantaine de pages à tout casser, j'ai voulu le feuilleter et je suis restée perplexe pour deux raisons : d'une, mon hermétisme face à certaines formes d'arts découragerait un régiment ; pour sûr, il allait être question de cet amoncellement de petits carrés colorés imprimés sur la couverture souple, et ça me piquait déjà les yeux. De deux, les propos tenus étaient écrits en anglais ! Nous voilà bien ! La phase d'affolement passée, chacun remarquera que l'oeuvre est en fait bilingue, et qu'il suffit de retourner l'ouvrage pour le lire en anglais ou en français, selon son choix. Les pages centrales sont des reproductions en couleur des fameuses Huiles sur bois dont l'artiste nous parlera précisément dans Peindre un perpetuum mobile.


En effet, Georges Meurant, peintre belge né en 1948 et plus que jamais en activité, est parvenu en quelques pages à nous parler de sa peinture. Il nous a offert des clés utiles pour l'aborder sans faire fausse route, en prenant soin de rendre hommage à ses sources d'inspiration. 


Les Huiles sur bois représentent une succession de formes géométriques, généralement rectangulaires, aux couleurs variées. Elles donnent un nombre infini de possibilités d'associations de pièces, d'interprétations propres à chacun, de lectures sans début ni fin... comme un "perpetuum mobile". Mais, pour se donner toutes les chances d'apprécier un peu plus qu'un dixième du tableau, il est important de se défaire de notre perception du monde conditionnée par notre culture et de faire preuve d'ouverture d'esprit.    



Le texte de Meurant nous rappelle qu'il est difficile d'associer le peintre belge à un courant artistique de son temps, voire même d'établir un lien entre son travail et ceux des peintres des précédentes décennies. Et pour cause ; ses principales influences sont ce qu'il nomme les "oeuvres de cultures premières", tels que des dessins et des sculptures nés en Afrique des siècles plus tôt ; de ses contemporains, il laissera seulement entendre qu'ils sont trop imprégnés à son goût par la société de consommation dans laquelle ils vivent... Les théoriciens de toutes spécialités (mathématiques, psychologie, esthétique, anthropologie, philosophie) qui se sont frottés à son oeuvre ont eu du fil à retordre ; Meurant cite à plusieurs reprises son ami Jean Guiraud, qui est à l'origine de "l'induction figurale" caractéristique de son oeuvre.  

Y a-t-il un exercice plus difficile, quand on est artiste, que d'expliquer aux autres ce qu'on a voulu faire ? Georges Meurant s'en sort très bien, et arrive à poser des mots précis sur les différentes étapes de sa composition, sur ses techniques, sur l'effet produit, sur ce qu'il a voulu dire et... sur ce qu'il n'a pas voulu dire. Grâce à cette louable démarche, son oeuvre sera rendue accessible à un public qui n'y est pas familier. 

Mon inculture crasse (et assumée) en matière d'art pictural fait que je n'ai sans doute pas tout saisi, mais mon regard sur ces petits rectangles à la fois proches et lointains a changé en bien. N'hésitez pas à signaler, en commentaire, les possibles erreurs de compréhension que j'aurais pu commettre à la lecture de l'ouvrage.

MEURANT, Georges. Peindre un perpetuum mobile. 2013, Kantoken. 78 p. ISBN 978-2-930739-04-5

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