lundi 11 avril 2011

Le passage - Louis Sachar (1998)


               Accusé à tort d'avoir volé une paire de baskets dans une vente aux enchères, Stanley Yelnats doit faire un séjour dans un centre de redressement aux faux airs de colonie de vacances : le Camp du Lac Vert. Lorsqu'il arrive, après un long voyage en bus, il est surpris de constater que le Camp du Lac Vert porte assez mal son nom : les eaux du lac se sont évaporées après une sécheresse de 110 ans, et il n'y a plus grand chose de vert à l'horizon. Par contre, cette contrée aride du Texas est le paradis des lézards venimeux et des serpents à sonnette. 


       
          Il est aussitôt casé dans l'un des cinq dortoirs du camp, où il fait rapidement de nouvelles connaissances. Mais Stanley n'a pas le temps de réfléchir aux causes de sa présence dans cet endroit sinistre peuplé d'enfants difficiles aussi bizarres les uns que les autres. De toute façon, il les connaît depuis longtemps : il est victime, tout comme son arrière-grand-père, son grand-père et son père, d'une malédiction dont son arrière-arrière-grand-père est le responsable. Parce que ce dernier a omis sa promesse, un siècle plus tôt, de porter une vieille dame au sommet d'une montagne, un mauvais sort a été jeté sur sa descendance. Depuis, tous les Yelnats se retrouvent forcément, plusieurs fois dans leur vie, "au mauvais endroit, au mauvais moment". 

                Afin de purger leurs peines de petits délinquants, les pensionnaires du camp doivent creuser tous les jours un trou d'1m50 de diamètre et de profondeur dans la terre du lac asséché. Bien qu'on leur explique que "creuser des trous forge le caractère", les jeunes ont bien des difficultés à comprendre l'intérêt de la tâche lorsqu'ils arrivent au Lac Vert. Pourquoi fouiller la terre, si ce n'est pour trouver quelque chose d'enfoui? 

L'atmosphère 
                Les premiers chapitres du roman sont à la fois révélateurs d'une atmosphère lourde, annonciatrice de tragédie, et pourtant acidulée de pointes comiques ou absurdes. On se croirait presque dans l'univers de Kafka : le héros serait alors un enfant occupé à manier la pelle sans but précis, tout aussi malchanceux et résigné qu'un K ou qu'un Gregor Samsa. Le lecteur ne peut s'empêcher de penser qu'il est peu probable que la suite des événements soient favorables à ce "pauvre" Stanley. Pourtant, plus l'action progresse, plus le ton s'allège, pour devenir, à mon avis, un véritable roman d'aventures. 

Des parcours emboîtés 
                L'originalité du roman Le passage (je dois être bête mais je ne comprends pas pourquoi l'ouvrage a été intitulé ainsi) est de nous présenter côte à côte des parcours de vie éloignés de 110 ans, et qui pourtant coïncident. Petit à petit, la vie de Stanley prend son sens lorsque celle de son arrière-arrière-grand-père nous est racontée, et lorsqu'on sait enfin ce qu'était le Lac Vert avant qu'il ne disparaisse!  

Le Passage 
Louis Sachar 
Traduit de l'américain par Jean-François Ménard
1998 
L'école des Loisirs, coll. Medium (photo) 


A partir de 12ans, mais à 25 ça marche très bien aussi! 


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